dimanche 7 février 2010

Aime moi que je puisse m'aimer.

Comme son titre Two lovers l'annonce, ce film de James Gray est une histoire d'amour, évidemment. Un drame sentimental plus précisément.
Comme l'affiche le laisse présager, il s'agit d'un homme tiraillé entre deux femmes? Ou bien de deux femmes éprissent du même homme? En réalité, dans cette histoire, l'une soupire pour l'un qui court après une autre, elle même déjà amoureuse d'un autre... Amour en chaine qui ne rencontre pas sa réciproque, schéma amoureux classique, cruel et pathétique, mais dont on ne se lasse pas à condition qu'il soit bien traiter. Heureusement, c'est le cas ici!

Joaquim Phoenix est remarquable en homme perdu, meurtri, accablé par son amour perdu, sa maladie (la bipolarité : alternance d'extases profondes et de dépressions suicidaires) et ses parents qui l'étouffent, lui fournissant un travail, une nouvelle fiancée et un avenir tout tracé! Mais voilà qu'une nouvelle voisine débarque dans sa vie, jeune beauté un peu paumée, éprise d'un homme marié, délaissée, en mal d'amour et qui a grandement besoin d'être sauvée. Notre héros, à la recherche de lui même et décidé à se reprendre en main, en tombe bien évidemment éperdument amoureux... Et c'est là que les choses se compliquent.

Le thèmes et les personnages semblent vus et revus, une histoire « banale » et pourtant avec beaucoup de sobriété et de pudeur, l'émotion émerge devant ces amours contrariés. Chaque personnage de ce trio souffre et espère, aux prises à ses sentiments, exacerbés et retenus, irrationnels mais follement rassurants à la fois. Chacun est pris dans une recherche de lui même et de son double, reflet du miroir sécurisant, qui pourra l'accompagner dans cette vie pour partager un peu de bonheur...

Mais l'amour a ici un goût d'amertume, de douce résignation et de regret qui en souligne toute la cruauté et l'ingratitude, bien qu'il reste l'objet de la quête de ces trois protagonistes (et de beaucoup d'autres...). Car (s')aimer n'est pas chose aisée.

Raison et déraison, aimer ou être aimer, s'aimer tout simplement. Dans cette histoire, tout est question de ce choix, qui n'en est pas vraiment un. Car somme toute l'amour peut être le plus égoïste des sentiments. Aimer, désirer, posséder... entre fascination narcissique et quête d'absolu. Mais, ne l'oublions pas, l'amour peut aussi être le plus généreux de tous les sentiments, encore faut-il savoir l'offrir et l'accepter quand il nous est donné. Serait-ce si simple finalement?

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